La semaine du 04 au 09 avril 2022
Discours du président ukrainien devant le plénum du Parlement de Bucarest
Leyla Cheamil, 09.04.2022, 10:38
Discours du président ukrainien devant le plénum du Parlement de Bucarest
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé lundi soir au Parlement de la Roumanie, par visioconférence, comme il s’était déjà adressé aux Législatifs d’autres États depuis l’invasion russe de son pays. Avant son discours devant le plénum du Législatif de Bucarest, dont l’hémicycle avait été pavoisé des drapeaux de la Roumanie, de l’Ukraine et de l’UE, les sénateurs et députés roumains ont observé une minute de silence à la mémoire des Ukrainiens tués par les forces armées russes.
« L’Ukraine n’est pas la dernière cible de l’agression russe. Défendre la liberté de l’Ukraine signifie protéger la sécurité de l’Europe », a déclaré Volodymyr Zelensky devant les élus de Bucarest. Il a aussi remercié le peuple roumain pour l’aide accordée aux réfugiés de son pays. « On a jeté les fondements d’un rapprochement encore plus fort entre nos deux peuples, afin de permettre la protection totale de nos minorités nationales, de la communauté roumaine d’Ukraine et de celle ukrainienne de Roumanie », a précisé le leader de Kiev. Son discours, lundi, au plénum du parlement roumain, avait lieu juste après que le monde entier eut découvert les horreurs commises par l’armée russe dans la ville ukrainienne de Boutcha. En réaction à cet état de choses, Bucarest a déclaré « persona non grata » une dizaine de représentants de l’Ambassade de la Fédération de Russie en Roumanie. « Cette décision est une réponse aux crimes odieux commis à Boutcha et dans d’autres villes d’Ukraine, dont la Russie est responsable », a précisé le ministère roumain des AE.
Par ailleurs, les chefs des diplomaties des États membres de l’OTAN se sont réunis, ce jeudi, à Bruxelles, où ils se sont mis d’accord de renforcer l’aide accordée à l’Ukraine, y compris en lui fournissant de nouveaux équipements militaires. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’OTAN et ancien ministre des AE de la Roumanie, Mircea Geoană, a déclaré que la guerre en Ukraine entrait dans une nouvelle phase, vu que les forces russes étaient en train de se regrouper pour lancer une nouvelle offensive visant à occuper la région du Donbass et le sud de l’Ukraine. A son tour, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a réitéré à Bruxelles l’importance d’une défense renforcée et d’une capacité de dissuasion plus efficace sur le flanc oriental de l’OTAN, notamment dans la région de la mer Noire. Enfin, le Haut-commissaire adjoint aux opérations de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, Raouf Mazou, était en visite de travail, ce mercredi, au poste-frontière de Vama Siret, dans le nord-est de la Roumanie, pour examiner l’accueil des réfugiés ukrainiens. Raouf Mazou a apprécié l’implication de toutes les parties concernées dans l’activité en déroulement aux frontières entre la Roumanie et l’Ukraine.
Aide financière pour la République de Moldova dans le contexte de la guerre en Ukraine
Mardi, à Berlin, l’Allemagne, la France et la Roumanie ont coorganisé une conférence internationale consacrée à la création d’une plate-forme de soutien pour la République de Moldova (petit pays ex-soviétique, à population majoritaire roumanophone). Il s’agit d’une aide financière de près de 700 millions d’euros, mais aussi de soutien politique accordé à ce pays dans le contexte de la guerre en Ukraine. Et pour cause, en tant que voisine de l’Ukraine et de pays le plus pauvre d’Europe, la République de Moldova recense le plus grand nombre de réfugiés par tête d’habitant. Pour sa part, le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, a déclaré que le gouvernement de Bucarest était en train de préparer un paquet supplémentaire de 10 millions d’euros d’assistance financière non-remboursable au bénéfice de Chişinău. Il faut aider financièrement ce pays sur le long terme, pour qu’il puisse aussi surmonter les conséquences de la crise énergétique, a précisé le chef de la diplomatie roumaine.
Des protestations et des mesures sociales en Roumanie
Les représentants des 35 fédérations affiliées au Bloc national syndical ont protesté cette semaine en Roumanie, en réclamant des mesures pour compenser les effets économiques et sociales de la guerre en Ukraine. Les syndicats revendiquent aussi des mesures pour assurer la sécurité énergétique et alimentaire de la population, dans le contexte de la flambée des tarifs de l’énergie. Les leaders de la coalition au pouvoir PSD-PNL-UDMR ont examiné la forme finale du paquet de mesures économiques et sociales envisagées pour protéger la population et l’économie contre les effets de la crise que traverse actuellement le pays. Il s’agit d’un plan de 17,5 milliards de lei, soit 3,5 milliards d’euros, dont près de la moitié, soit l’équivalent de 1,4 milliards d’euros, proviendra de fonds européens.
Démission du ministre roumain des Investissements et des Projets européens
Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a signé le décret par lequel il a pris acte de la démission de Dan Vîlceanu de ses fonctions à la tête du Ministère des Investissements et des Projets européens. Ce sera à l’actuel ministre de la Recherche, Marcel-Ioan Boloş, d’en assurer l’intérim. Dan Vîlceanu a démissionné également de ses fonctions de secrétaire général du PNL, après la démission du leader du parti, Florin Cîtu, sous la pression de ses collègues libéraux. Un nouveau chef de file libéral sera élu dimanche, à l’occasion d’un Congrès extraordinaire auquel sont attendus quelque 1300 délégués de tout le pays. Le premier ministre, Nicolae Ciucă, s’est porté candidat à la présidence du PNL et a déposé une motion en ce sens, en affirmant que ses principaux objectifs étaient le renforcement des structures libérales et les préparatifs en vue des prochaines élections.
Six ans de prison ferme pour l’ancienne ministre du Tourisme
L’ancienne ministre du Tourisme de Roumanie, Elena Udrea, a été retenue jeudi soir par la police bulgare, près de la frontière avec la Grèce. Elle faisait objet d’une poursuite générale engagée par les forces de l’ordre roumaines et elle aurait dû être emprisonnée dès jeudi, après que la Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie eut rejeté son recours, en décidant qu’elle était coupable dans le dossier du « Gala Bute ». Elena Udrea doit purger une peine de six ans de prison ferme pour acceptation de pots-de-vin et abus de fonction. Elena Udrea a fait partie de l’entourage très proche de l’ancien président roumain, Traian Basescu. Fin mars, la Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie a décidé d’une manière définitive et irrévocable, que l’ancien président roumain, Basescu, a été collaborateur de la Sécuritaté, l’ancienne police politique communiste de Roumanie.