La semaine du 03 au 09 juin
Un pacte pour la consolidation du parcours européen de la Roumanie
Leyla Cheamil, 08.06.2019, 13:00
A l’issue des consultations, de ce mercredi, avec les leaders des partis parlementaires concernant le résultat du référendum sur la justice du 26 mai dernier, le président roumain Klaus Iohannis a annoncé qu’il invitait les formations politiques à signer un pacte pour la consolidation du parcours européen de la Roumanie. Le document porte sur l’introduction du résultat de la consultation populaire dans la législation ainsi que sur la révision des lois de la justice afin de prendre en compte les recommandations de la Commission de Venise et de la Commission européenne. Le chef de l’Etat a aussi fait savoir sa proposition que les signataires du pacte s’engagent à introduire dans la législation les mesures nécessaires pour assurer l’exercice effectif du droit de vote des citoyens roumains. Lors du scrutin européen du 26 mai, plus de18 millions de Roumains ont été aussi appelés à se prononcer sur les propositions du chef de l’Etat pour le domaine de la justice. Sur les plus de 7 millions d’électeurs à avoir voté au référendum, 6,5 millions se sont prononcés pour, rejetant donc la modification de la législation par le biais des ordonnances gouvernementales d’urgence, ainsi que l’amnistie et le pardon des délits de corruption.
La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, s’est rendue à Bruxelles
Le respect de l’Etat de droit et l’indépendance de la justice ont fait partie des sujets abordés, à Bruxelles mardi, par la première ministre roumaine Viorica Dăncilă, le président et le premier vice-président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et respectivement Frans Timmermans. Les discussions ont eu lieu dans le contexte des avertissements répétés de l’Exécutif communautaire, qui a fait savoir à la Roumanie qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures radicales en cas d’irrégularités opposées aux valeurs européennes. La première ministre roumaine a assuré les responsables européens que le gouvernement de Bucarest n’émettrait pas des ordonnances d’urgence dans le domaine de la justice. Elle a affirmé que l’Exécutif roumain souhaitait avoir un dialogue constructif et ouvert avec les leaders européens, pour, d’une part, défendre la position de la Roumanie et, d’autre part, ne pas déroger aux principes européens. Les responsables de Bruxelles ont salué l’engagement du gouvernement roumain de ne pas prendre des mesures controversées dans le système judiciaire ainsi que le souhait de reprendre immédiatement le dialogue dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification, dans le but d’enregistrer des progrès en matière de réformes et de lutte contre la corruption. Le MCV permet à la Commission européenne de suivre l’évolution de la justice en Roumanie dès l’adhésion du pays à l’Union européenne en 2007. Par ailleurs, le président de la CE, Jean-Claude Juncker a remercié la première ministre Viorica Dăncilă pour l’excellente activité réalisée jusqu’à présent par la présidence roumaine du Conseil de l’UE, une centaine de dossiers ayant déjà été fermés, dont ceux concernant les Garde-frontières et les Garde-côtes communautaires, l’Autorité européenne du travail, la Directive droits d’auteur.
Des modifications apportées à la législation électorale
Des élections locales auront lieu en Roumanie dans un an, pour décider des maires, ainsi que de la composition des conseils locaux et départementaux. Les présidents des conseils départementaux seront, eux aussi, élus par suffrage direct, selon le décret gouvernemental adopté lundi par le pouvoir de Bucarest. Selon l’exécutif, la légitimité, la représentativité et, de ce fait, la responsabilité des présidents des conseils départementaux vont croître. A présent, ils sont nommés par les conseilleurs locaux, suite aux négociations entre les partis politiques. Pour justifier la mesure, le gouvernement de gauche, composé du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates, a invoqué une requête que leur aurait été faite par 30 présidents de conseils départementaux sur les 41 que compte le pays, y compris des membres de l’opposition. Selon le président Klaus Iohannis, le présent changement de loi ne fait que favoriser les présidents actuellement en poste. C’est une concession faite par la première ministre Viorica Dăncilă aux barons locaux du PSD, selon les affirmations de la porte-parole de la Présidence, Mădălina Dobrovolschi.
Les recommandations de la CE pour la Roumanie
La Roumanie devrait adopter des mesures à même de corriger tout détournement des objectifs budgétaires qu’elle s’est fixés à moyen terme, tout en lui permettant de renforcer la collecte des impôts et de décider d’un niveau réaliste de son SMIC. Ce sont quelques-unes des recommandations que la Commission européenne a faites à la Roumanie pour 2019. L’exécutif communautaire plaide aussi en faveur d’une mise en place intégrale du cadre budgétaire. Dans son rapport, Bruxelles appelle Bucarest à privilégier les investissements dans le domaine des transports, de l’énergie à faible émission de carbone et de l’environnement, tout en prenant en considération les décalages entre les différentes régions. La Roumanie devrait améliorer la qualité de son éducation, l’insertion sociale et éducationnelle des Roms et d’autres catégories défavorisées dans le contexte où l’enveloppe budgétaire qu’elle attribue à ce domaine reste parmi les plus faibles d’Europe.
La Roumanie touchée par les inondations
Les pluies torrentielles qui ont touché dernièrement la Roumanie ont détruit des dizaines de logements, de jardins, de cours, de sous-sols, d’écoles, de routes nationales et départementales. Les sapeurs pompiers sont intervenus pour aider ou évacuer des centaines de personnes menacées par la crue des eaux. Le Ministère de la Santé a demandé aux représentants des Directions sanitaires de collaborer avec les autorités locales pour commencer à mettre en place le plan de mesures d’assistance médicale dans les régions touchées par les pluies des derniers jours.