La semaine du 03 au 09 février 2025
Le budget 2025 est approuvé. / Une escroquerie immobilière de haut niveau/ Une nouvelle tentative de suspendre le chef de l’Etat/ Poursuite de l’enquête du vol des artefacts daces/ Simona Halep se retire du tennis professionnel.
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Ştefan Stoica, 09.02.2025, 10:19
Le budget 2025 est approuvé
Le Parlement de Bucarest a validé cette semaine le Budget d’Etat et celui de la sécurité sociale pour 2025, deux actes normatifs qui avaient antérieurement reçu l’aval des commissions spécialisées du Législatif. La construction budgétaire de cette année table sur une croissance économique de 2,5 % et sur un déficit de 7 % du PIB. Etant donné que l’année dernière, le déficit public de la Roumanie approchait les 9 % du PIB, l’Exécutif de Bucarest a dû à s’engager devant Bruxelles à le réduire, par étapes, en diminuant notamment les dépenses publiques. Les investissements ne seront pourtant pas touchés par les coupes budgétaires, ont promis les autorités roumaines. Aux dires du ministre des Finances, Tánczos Barna, le budget de cette année est à même de soutenir le développement du pays par des investissements-record et d’assurer les ressources financières nécessaires pour couvrir les salaires et les pensions de retraite, sans oublier de protéger les personnes vulnérables. Dans l’opposition, l’Unions Sauvez la Roumanie (USR, centre-droit) a dénoncé les recettes surestimées, les mesures qui ne feront qu’endetter la population et la suppression de plusieurs facilités fiscales.
Une escroquerie immobilière de haut niveau
Toujours au Parlement de Bucarest, les deux côtés de l’opposition politique, à savoir tant les pro-européens, que les nationalistes, ont demandé cette semaine la démission du premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu. Ils pointent du doigt les liens toujours ambigus de celui-ci avec un scandale immobilier retentissant ayant pour protagonistes l’ancienne députée sociale-démocrate, Laura Vicol, qui s’est trouvée 4 ans durant à la tête de la commission juridique du Parlement, et son époux Vladimir Ciorbă. Les deux époux sont accusés d’avoir mis au point un système qui leur a permis de vendre des appartements fictifs à des personnes physiques et morales qui n’ont jamais reçu leurs logements ni leurs places de parking, malgré l’argent payé. Selon les investigateurs, certains appartements avaient été vendus à plusieurs clients. Le préjudice ainsi causé dépasse les 195 millions d’euros. D’ailleurs, les deux époux et 3 autres personnes du groupe de sociétés « Nordis » ont été arrêtés cette semaine, après d’amples perquisitions menées en Roumanie et à l’étranger. Somme toute, l’enquête vise une quarantaine de personnes physiques et 32 sociétés. Des centaines d’appartements et maisons, espaces commerciaux, terrains et automobiles, des parts sociales et des actions ont été mis sous séquestre et des dizaines de comptes bancaires appartenant aux personnes et aux sociétés investiguées ont été bloqués. A son tour, le Fisc lancera un contrôle interne, étant donné que, selon les procureurs, 4 inspecteurs de l’institution pourraient être poursuivis en justice pour avoir favorisé les infractions qui ont été commises dans cette affaire. Plus concrètement, les agents du Fisc n’auraient pas pris les mesures nécessaires contre le groupe Nordis, alors qu’ils avaient constaté des irrégularités il y a trois ans déjà. Quant au premier ministre, Marcel Ciolacu, qui a voyagé à bord d’avions loués auprès de Nordis, celui-ci affirme avoir payé en toute légalité pour ses déplacements. Il n’est accusé d’aucune infraction dans cette affaire, mais le fait de s’être retrouvé en compagnie des personnes accusées, cela a porté atteinte tant à son image qu’à celle d’autres leaders sociaux-démocrates.
Une nouvelle tentative de suspendre le chef de l’Etat
Le premier ministre roumain n’est pas la seule personne dont l’opposition demande la démission. Un des trois partis souverainistes au sein du Parlement de Bucarest, a déposé cette semaine sa 3e demande de suspension du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Si le précédentes ont été rejetées par les Bureaux permanents du Législatif, cette 3e demande a été signée aussi par l’Union Sauvez la Roumanie, qui a promis aussi de lui donner son vote favorable si la proposition arrive en débat au plénum du Parlement. De l’avis de l’opposition, la présence de Klaus Iohannis à la tête du pays n’est plus légitime, étant donné que son mandat a expiré. Le président a, quant à lui, exclu la démission, à plusieurs reprises même, expliquant que la Loi fondamentale du pays lui demandait de rester en fonction jusqu’à ce que le nouveau président prête serrement. Pour explication, bien que son second et dernier mandat ait expiré le 21 décembre dernier, Klaus Iohannis reste président en exercice, dans le contexte où la Cour Constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle de l’année dernière et stipulé que le processus en vue de l’élection d’un nouveau chef d’Etat soit repris à zéro. Par conséquent, le nouveau scrutin présidentiel a été fixé pour les 4 et 18 mai prochains. C’est l’ancien leader libéral Crin Antonescu qui se portera candidat au nom de la coalition gouvernementale formée du Parti Social-Démocrate (PSD), du Parti National Libéral (PNL) et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie (UDMR).
L’enquête du vol des artefacts daces se poursuit
Le corps de contrôle du premier ministre a constaté des irrégularités et des lacunes législatives en ce qui concerne la protection du patrimoine culturel ainsi que des enfreintes du cadre juridique qui régit l’exportation temporaire de biens culturels mobiles classés au Trésor du Patrimoine Culturel National de la Roumanie. C’est le résultat des vérifications menées dans le cadre de l’enquête portant sur le vol de plusieurs artefacts du trésor dace de la Roumanie exposés au Musée de Drenthe aux Pays-Bas. Le corps de contrôle du premier ministre a aussi constaté que les mesures et les conditions de sécurité et de gardiennage anti-effraction proposées par les partenaires étrangers n’avaient pas fait l’objet d’analyses spécialisées. Pour rappel, quatre des artefacts daces les plus importants du patrimoine national de la Roumanie ont été volés récemment d’une exposition organisée au musée de Drenthe de la ville néerlandaise d’Assen. Il s’agit du casque en or découvert à Coţofeneşti, un objet inestimable datant du 5e-4e siècle avant J-C et de trois bracelets en or daces découverts sur le site de l’ancienne capitale dace de Sarmizegetusa Regia, datant de la seconde moitié du premier siècle avant J-C. Ces objets d’une valeur historique inestimable avaient été transportés aux Pays-Bas pour être inclus dans l’exposition « La Dacie – Royaume de l’or et de l’argent », ouverte au musée de Drenthe le 07 juillet 2024 et qui devait s’achever le 25 janvier 2025. Le vol a eu lieu la veille de la fermeture de l’exposition.
Simona Halep se retire du tennis professionnel
« Mon corps ne peut plus résister suffisamment pour me permettre à arriver là où j’étais avant. C’est très difficile d’y parvenir et je sais très bien ce que cela présuppose ». C’est par ces mots que la plus grande joueuse de tennis roumaine, Simona Halep, a annoncé sa décision de se retirer du tennis professionnel, à l’issue d’un match du tournoi Transylvania Open, à Cluj-Napoca. Cette décision survient une année après son retour dans les compétitions officielles, après une période d’interdiction en raison d’une enquête pour dopage. On le sait déjà, Simona Halep avait été la numéro 1 mondiale du tennis féminin pendant 64 semaines. Elle compte à son palmarès deux trophées d’un tournoi du Grand Chelem – celui de Roland Garros en 2018 et celui de Wimbledon en 2019. S’y ajoutent trois autres finales d’un tournoi du Grand Chelem – deux à Roland Garros et une à l’Open d’Australie. Depuis 2013, année de sa première apparition sur les grands courts, elle a remporté un total de 24 titres. Elle a gagné plus de 40 millions de dollars grâce au tennis, ce qui la place au troisième rang derrière les sœurs Williams. (trad. Valentina Beleavski)