La semaine du 03 au 08 juillet 2017
Décisions au Conseil suprême de défense de la Roumanie
Corina Cristea, 08.07.2017, 13:04
Décisions au Conseil suprême de défense de la Roumanie
Le Conseil suprême de défense de la Roumanie s’est réuni, cette semaine, pour la première fois après l’installation du nouveau gouvernement de gauche, dirigé par Mihai Tudose. La Roumanie est intéressée à devenir partie prenante de la stratégie de l’UE en matière de sécurité et défense, a déclaré le président Klaus Iohannis, à l’issue de la réunion. Le chef de l’Etat a expliqué que cette initiative européenne porte tout d’abord sur la recherche, censée renforcer l’industrie européenne de défense, et sur les modalités permettant une meilleure coopération des armées nationales. Le Conseil suprême de défense du pays a approuvé les effectifs maximum de militaires susceptibles d’être déployés dans des missions à l’étranger.
Le président Klaus Iohannis précise: « Nous avons accru les effectifs jusqu’au niveau maximal de 1.793 personnes, militaires et civils du ministère de la Défense, et de 971 autres du ministère de l’Intérieur, qui peuvent participer à des misions à l’étranger. En réalité, il n’y a pas à présent autant de personnes et peut-être qu’il n’y en aura pas non plus en 2018, mais on a tous constaté que la situation peut changer du jour au lendemain. Nous voulons avoir la certitude de disposer d’une marge confortable, de sorte à pouvoir déployer, au besoin, un nombre supplémentaire de forces dans ces missions. »
Le Plan national de dotation de l’armée pour la période 2017-2026 a été retiré de l’ordre du jour du Conseil suprême de défense du pays, parce qu’il ne mentionnait pas un budget de la défense porté à 2% du PIB, comme prévu dans l’accord signé par tous les partis parlementaires. Le Conseil suprême de défense de la Roumanie a également examiné un rapport du ministère de l’Intérieur sur l’évolution de la migration clandestine. Selon le président Klaus Iohannis, la Roumanie doit faire face à cette migration pour une période longue, et ce parce qu’il n’y a aucun indice que la pression migrationniste diminuera bientôt.
Sommet de l’Initiative des trois mers
La Roumanie accueillera, en 2018, le Sommet de l’Initiative des trois mers. Cette initiative vise à assurer une interconnexion économique dans l’espace des mers Adriatique, Baltique et Noire, pour que les pays situés à la frontière est de l’OTAN et de l’UE se sentent plus en sécurité face à la Russie. Cette décision a été prise jeudi à Varsovie, lors de la réunion de cette année, à laquelle la Roumanie a été représentée par son président, Klaus Iohannis. Les dirigeants de 12 pays centre et est-européens ont abordé des questions économiques et sécuritaires, en présence du président américain Donald Trump. Bucarest demeure un promoteur actif de la relation transatlantique, qui est vitale, parce qu’elle représente la colonne vertébrale de la civilisation occidentale – a assuré Klaus Iohannis. De l’avis du chef de l’Etat roumain, la présence du président américain à Varsovie prouve l’engagement de Washington en faveur de la sécurité et de la prospérité de toute l’Europe. Dans un discours de 8 minutes, Donald Trump a salué les démarches des pays de l’Initiative pour assurer leur sécurité énergétique et a promis le soutien des Etats-Unis à leurs projets.
Fiscalité en Roumanie
En Roumanie, le nouveau programme de gouvernance de la coalition PSD-ALDE prévoit qu’à partir du 1er janvier de l’année prochaine, toutes les grandes sociétés de Roumanie paient un impôt sur le chiffre d’affaires, en remplacement de celui sur le profit, appelé à disparaître. Si à l’heure actuelle l’impôt sur le profit est de 16%, à compter du 1er janvier 2018, elles paieront un impôt de 1%, 2% ou 3% sur le revenu. De l’avis des experts, cette mesure serait destructive pour le milieu des affaires et entraînerait une vague de retombées négatives. Par ailleurs, les experts attirent l’attention sur le fait que l’application d’un quota différencié de l’impôt sur le chiffre d’affaires risque de créer des écarts concurrentiels entre les pays, qui se retrouveront dans les prix des produits finis. En plus, il est possible qu’une procédure d’infraction soit lancée contre la Roumanie, soulignent-ils. Cet impôt sera lourd de conséquences pour la grande majorité des compagnies activant en Roumanie, notamment pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 1 million d’euros, 60% d’entre elles étant des sociétés à capitaux étrangers, précise une étude menée par l’Association des analystes financiers et bancaires de Roumanie.
Le premier ministre Mihai Tudose serait d’accord avec l’impôt sur le chiffre d’affaires des compagnies, mais à condition qu’il soit introduit graduellement et appliqué uniquement pour certains types d’activités. Le chef du cabinet ne devrait prendre une décision à ce sujet qu’après les simulations réalisées par le ministère des Finances publiques concernant cet impôt. Entre temps, l’ambassadeur des Etats Unis en Roumanie, Hans Klemm, a eu une rencontre avec le président de la Chambre des députés et du principal parti au pouvoir, Liviu Dragnea, et a affirmé à l’occasion que le gouvernement roumain doit donner des signaux positifs, tant aux investisseurs américains qu’aux autres investisseurs étrangers. Liviu Dragnea a assuré qu’aucune modification du Code fiscal susceptible d’avoir des effets négatifs sur le milieu des affaires ne serait mise en œuvre.