La semaine 02 – 07.03.2015
Le nouveau patron des renseignements roumains s’est entretenu à Bucarest avec le directeur du FBI
Mihai Pelin, 07.03.2015, 13:34
Le député européen libéral Eduard Hellvig a été validé à la tête du Service de renseignements roumain par une large majorité parlementaire. Proche du président Klaus Iohannis, Eduard Hellvig (40 ans) est membre du Parti Conservateur (formation politique de la coalition gouvernementale) depuis 2003 et du PNL (aujourd’hui en opposition) depuis 2008. En 2012, il a été ministre du Développement régional et du Tourisme dans le cabinet du social-démocrate Victor Ponta. Parmi les priorités déclarées de son mandat figurent la lutte contre la corruption, le renforcement de la capacité nationale de défense et l’approfondissement de la coopération avec les partenaires euro-atlantiques, notamment avec les Etats-Unis. Le directeur du FBI, James Comey, s’est rendu à Bucarest peu après la nomination d’Eduard Hellvig à la direction du Service de renseignements roumain. Lors des discussions, les deux hommes ont convenu de poursuivre et de développer le dialogue entre les deux institutions, notamment en ce qui concerne la cybersécurité, le contre – espionnage, la lutte contre le terrorisme, la corruption et le crime organisé transnational.
Le Conseil Suprême de Défense du Pays s’est réuni pour la première fois depuis que Klaus Iohannis a pris ses fonctions de président de la Roumanie
Réuni pour la première fois sous la direction du nouveau président Klaus Iohannis, le Conseil Suprême de Défense du Pays a approuvé le stationnement sur le sol roumain de quatre aéronefs de combat F-16 et de 150 militaires et civils portugais, affectés à des missions otaniennes de police du ciel. Les avions seront présents dans l’espace aérien roumain entre mai et juin. Cette mesure intervient après que l’OTAN eut décidé de déployer des renforts en Roumanie aussi afin de consolider le flanc sud-est de l’Alliance nord-atlantique, sur la toile de fond de la crise ukrainienne. Le Conseil Suprême de Défense de la Roumanie a, par ailleurs, souligné que la hausse de 2% du budget de la Défense roumaine à lhorizon 2017 mènera à lamélioration de la dotation technique de larmée et sera une opportunité manifeste pour lindustrie spécialisée du pays.
Le réalisateur de télévision Dan Diaconescu a été condamné définitivement à une peine de prison ferme
Dan Diaconescu (47 ans), fondateur du Parti du Peuple Dan Diaconescu (populiste), ancien réalisateur de télévision et candidat à la présidence de la Roumanie a été condamné à 5 années et 6 mois de prison ferme, pour deux infractions de chantage. Après le recours formulé contre la sentence initiale de trois ans de prison, les juges ont décidé d’une majoration de peine. Diaconescu est accusé d’avoir, à plusieurs reprises, proféré des menaces, soit de manière directe, lors d’une émission diffusée par sa chaîne de télé, soit indirecte, par l’intermédiaire de tierces personnes, contre un maire et un homme d’affaires, afin de leur extorquer de grosses sommes d’argent. Par ailleurs, l’instance suprême a décidé de maintenir la mesure de détention provisoire dans le cas de la députée Elena Udrea, accusée de perception de pot-de-vin et d’abus de fonctions.
La ministre des affaires étrangères de République de Moldova, Natalia Gherman, a effectué une visite à Bucarest
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, s’est entretenu à Bucarest avec la chef de la diplomatie moldave, Natalia Gherman. Le chef de l’Etat roumain a assuré le gouvernement de Chişinău de la coopération et de la solidarité de la Roumanie. A son tour, Natalia Gherman a réaffirmé la décision de son pays de poursuivre le parcours pro européen. L’agenda de l’officiel moldave a également comporté la coprésidence, aux côtés de son homologue de Bucarest, Bogdan Aurescu, des travaux de la 3e réunion de la Commission intergouvernementale Roumanie – République de Moldova pour l’intégration européenne. Bogdan Aurescu a réaffirmé, à cette occasion, que, grâce aux réformes mises en place depuis 2009 par l’actuelle administration pro-occidentale, la République de Moldova est devenue l’Etat le plus performant au sein du Partenariat oriental. Par ailleurs, la Roumanie a commencé à livrer du gaz à la République de Moldova voisine, via le gazoduc Iaşi – Ungheni, dont la construction devrait réduire la dépendance énergétique de ce pays envers Moscou. Les 255 dollars payés par Chisinau pour mille mètre cubes de gaz représentent un tarif considérablement inférieur à celui exigé par le géant russe Gazprom, soit 332 dollars. Les travaux de construction du gazoduc Iaşi – Ungheni, long de 43 km, ont duré une année. Les autorités de moldaves souhaiteraient le prolongement de ce pipeline jusqu’à Chisinau. Avec une capacité de 1,5 milliards de mètres cubes par an, le gazoduc étendu pourrait couvrir quasi intégralement les besoins en énergie de la République de Moldova. Les coûts des travaux de prolongement de ce gazoduc se chiffrent à plus de 60 millions d’euros, dont Bruxelles serait prêt à supporter une dizaine de millions.
Le Parlement de Bucarest rejette les lois « Big Brother »
La Chambre des députés a rejeté le paquet de lois dit « Big Brother » visant les communications électroniques et la cyber-sécurité de la Roumanie. Les documents avaient été renvoyés au Parlement, après avoir été déclarées contraires à la loi fondamentale par la Cour constitutionnelle de Bucarest. Les commissions parlementaires spécialisées sétaient auparavant prononcées contre ces deux lois, le vote des députés nétant, dans ces conditions, quune simple formalité. Le sujet est âprement débattu en Roumanie et il a déjà écarté de son poste son défenseur inconditionnel, lancien directeur du Service roumain de renseignements, George Maior, qui a présenté sa démission en janvier, après huit ans passés à la tête de cette institution. Les critiques des lois de la cyber-sécurité mettent en cause laccès quelle offre aux services secrets et aux procureurs aux données de tout système informatique supposé être impliqué dans une activité illégale. Ceux-ci ne devaient plus être munis de mandats délivrés par les juges, mais juste dune requête argumentée. Les défenseurs de ce texte faisaient valoir que la loi nétait pas applicable aux Roumains lambda et quelle était incontournable alors que les risques et les menaces cybernétiques connaissent une recrudescence sans précédent. (Trad. Mariana Tudose, Andrei Popov )