La rétrospective des principaux événements internationaux de l’année 2022
La guerre en Ukraine
Bogdan Matei, 08.01.2023, 10:19
La guerre en Ukraine
Le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas donné sa conférence de presse habituelle en fin de l’année. Depuis 2001, chaque année il avait organisé des rencontres fastueuses avec les journalistes. La seule exception a été la période 2008-2012, pendant laquelle il a été officiellement premier ministre et resté, en fait, l’homme fort de la Russie. A l’époque, au Kremlin, Dimitri Medvedev, un des plus dociles personnages de son entourage, était le chef formel de l’Etat.Entouré par des centaines de journalistes russes et étrangers, Vladimir Poutine répondait en direct à toute sorte de questions, à partir de la géopolitique jusqu’aux problèmes quotidiennes de la société russe. Ainsi les conférences s’étendaient-elles pendant plusieurs heures.La décision d’annuler cette coutume suit l’invasion de l’Ukraine voisine par la Russie, le 24 février, mais aussi une série d’échecs militaires de la Russie et le décret, pas du tout populaire, ordonné en septembre, concernant la mobilisation partielle des réservistes de l’armée, afin d’être envoyés sur le front.Tant la Russie que l’Ukraine sont soupçonnées d’avoir réduit au minimum l’ampleur officielle des pertes de vies humaines, afin de ne pas saper le moral des troupes. Le chef de l’Etat major de l’armée américaine, le général Mark Milley, a estimé que plus de 100 000 soldats russes avaient été tués ou blessés depuis le début de l’invasion et que les pertes des Ukrainiens étaient, probablement, similaires. C’est le conflit le plus violent des dernières décennies en Europe.
Des millions de réfugiés dans une Europe de plus en plus pauvre
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché une augmentation des prix de l’énergie et des aliments dans le monde entier. L’indice des prix des produits alimentaires, calculé par l’Organisation pour l’alimentaire et l’agriculture (FAO), agence spécialisée des Nations Unies, a atteint un nouveau record en mars. Même cas de figure pour le prix du gaz sur le marché européen. Cette flambée des prix a déclenché, évidement, l’augmentation du taux d’inflation, qui est devenu le plus élevé dans la zone Euro depuis 1997 lorsque le FAO a commencé à calculer cet indice. C’est uniquement la tragédie humanitaire qui a pu éclipser la crise économique et celle de l’énergie. La guerre en Ukraine a provoqué un afflux de réfugiés sans précédent depuis la Deuxième Guerre Mondiale : ils étaient plus de six millions dans les pays voisins et huit millions de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine. C’étaient les nombres estimés au mois de mai par le Haut Commissaire pour les Réfugiés. Plus de trois millions d’ukrainiens ont fuit la guerre via la Roumanie voisine. Au niveau mondial, le nombre des personnes déracinées par la guerre a dépassé, pour la première fois, les 100 millions.
Des élections en Europe et aux Etats Unis
En avril, le président français, Emmanuel Macron, a remporté un nouveau mandat de chef de l’Etat, suite au deuxième tour de scrutin, où il avait affronté la cheffe de la droite radicale, Marine Le Pen. La victoire d’Emmanuel Macron garantit que l’Europe peut compter sur la France pendant les cinq années à venir. C’est pourquoi le président du Conseil Européen, le belge Charles Michel, a jubilé à l’unisson avec beaucoup de leaders politiques du Conseil Européen.Par contre, en juin, la coalition pro-présidentielle avait gagné moins de la moitié des mandats à l’Assemblée Nationale. Grâce à un score historique aux élections, l’extrême droite de Marine Le Pen peux compter sur 89 députés. Dans un pays voisin de la France, la cheffe du parti postfasciste Frères d’Italie, Giorgia Meloni, s’est installée à la tête du gouvernement de Rome le plus à droite de l’après guerre. Son parti avait gagné les élections législatives en septembre. Ancienne journaliste, Giorgia Meloni est la première femme cheffe du gouvernement dans l’histoire de l’Italie. Sa devise est « Dieu, patrie, famille. ». En ce qui concerne son idéologie, elle se dit proche du premier ministre conservateur hongrois Viktor Orbán. Même si l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’avait mis en une mauvaise lumière, à cause de ses relations étroites avec Vladimir Poutine, Viktor Orbán, premier ministre depuis 2010, a lui-aussi remporté les élections législatives de son pays d’une manière décisive. Son parti, FIDESZ, s’est imposé face à un cartel électoral de l’Opposition, composé de l’ancienne extrême droite, Jobbik (redéfini comme parti de centre-droit) et des socialistes, successeurs de l’ancien parti communiste unique. Aux Etats Unis, à l’occasion des élections de mi-mandat présidentiel, les démocrates de Joe Biden ont gardé un contrôle fragile du Sénat. Toutefois, ils ont perdu la Chambre des Représentants face à la droite républicaine.
Le souverain du Royaume Uni, l’ami de la Roumanie
C’est un pan de l’histoire britannique qui s’est achevé avec la disparition de la reine Elizabeth II de la Grande Bretagne, qui est décédée en septembre, à l’âge de 96 ans. Son règne de plus de sept décennies, le plus long de l’histoire de l’Angleterre, a marqué le destin de plusieurs générations de sujets et se confond avec le destin de la planète depuis le milieu du siècle précédent jusqu’à récemment. Une monarque constitutionnelle, qui a régné sans gouverner, la reine a travaillé avec 15 premiers ministres britanniques, à partir du légendaire Winston Churchill, jusqu’à l’éphémère Liz Truss. Pendent cette période, les Etats Unis, le partenaire stratégique le plus important de la Grande Bretagne, ont eu 14 présidents, à partir de Harry Truman jusqu’à Joe Biden. Le fils aîné de la souveraine est devenu roi à l’âge de 73 ans, sous le nom de Charles III. La presse de Bucarest le considère un grand ami de la Roumanie, qu’il avait visitée régulièrement ces deux dernières décennies. Fasciné par les traditions de la Transylvanie (dans le centre de la Roumanie), le nouveau monarque britannique a contribué d’une manière constante à leur conservation et popularisation. Il contribue aussi au budget local, en tant que propriétaire de plusieurs maisons et terrains en Roumanie.
Football au Qatar, corruption à Bruxelles
La Coupe du Monde de foot au Qatar, le premier événement de ce genre organisé dans un pays arabe en automne-hiver, s’est achevée par la victoire (d’ailleurs anticipée depuis longtemps) de l’Argentine. C’était la dernière coupe du monde réunissant 32 équipes. A partir de l’édition que les Etats Unis, le Canada et le Mexique organiseront en 2026, elles seront 48. Depuis 2010, lorsqu’il a été chargé d’organiser de la Coupe du Monde, le Qatar a été la cible de nombreux accusations de corruption ou d’avoir offert des conditions déshumanisantes de travail aux migrants, d’avoir transgressé les droits des femmes et des communautés LGBTQ+. Les critiques ont été rejetées tant par les autorités de l’Emirat, que par le président de FIFA, qui patronne la Coupe du Monde, le suisse Gianni Infantino, qui avait désavoué ce qu’il avait nommé les leçons de morale de l’Occident, les caractérisant comme hypocrites. En plein tournoi final, l’eurodéputée socialiste Eva Kaili, un des vice-présidents du Parlement Européen, a été arrêtée à Bruxelles, dans le cadre d’une enquête concernant des soupçons de corruption impliquant le Qatar, qui lui aurait donné des centaines de milliers d’euros.
Une planète souffrante pour 8 milliards d’êtres humains
L’année dernière a été marqué par des nouveaux records climatiques. L’été 2022 avait été le plus chaud relevé en Europe et les zones brûlées par les incendies ont été les plus vastes. A l’échelle mondiale, le taux des émissions de CO2 d’origine fossile n’avait jamais été aussi élevé. La population de la Terre à dépassé le seuil des 8 milliards a à la mi-novembre, selon l’Organisation des Nations Unies. En 1950, sur la Terre il y avait seulement 2 milliards et demi d’êtres humains. (trad. Andra Juganaru)