2020 – Rétrospective des événements étrangers
Pandémie
2020 – l’année de la pandémie ! Impossible de donner un autre nom à une année tellement particulière dans l’histoire de l’humanité. Impossible, également, d’imaginer les futures dimensions du désastre en ce 31 décembre 2019, lorsque les autorités de la lointaine et impénétrable Chine annonçaient avoir enregistré, dans la ville de Wuhan, 27 cas de pneumonie virale aux origines inconnues. Au bout de quelques jours seulement, le nouveau coronavirus était identifié par les chercheurs et le premier décès d’une personne infectée suivait peu de temps après. Très rapidement, des contaminations étaient signalées dans d’autres pays asiatiques, en Europe et aux Etats-Unis. Avec le temps, les infections se comptaient par centaines, par milliers, par centaines de milliers, puis par dizaines de millions… et les morts par millions dans le monde. Dans l’espace de douze mois, le nouveau virus a paralysé les économies nationales, a dévasté des communautés entières, a confiné à domicile près de 4 milliards de gens. L’année 2020 a changé l’humanité comme nulle autre avant elle, mettant son empreinte, probablement, sur toute la période d’après la Deuxième Guerre mondiale, considère l’AFP. « Cette expérience de la pandémie est unique dans la vie de chacun de nos contemporains. Chacun de nous en a été affecté, d’une manière ou d’une autre », considère Sten Vermund, médecin épidémiologiste et doyen de la Faculté de santé publique de l’Université américaine Yale.
Eugen Coroianu, 26.12.2020, 13:36
Crise économique
La crise sanitaire quasi générale, avec ses tragiques pertes de vies humaines, a été doublée d’une crise économique et sociale provoquée par la même pandémie. De nombreuses compagnies ont fermé leurs portes, tout comme les écoles, les lycées et les universités. Les compétitions sportives ont été annulées. Les transports aériens civils ont été suspendus, les boutiques, les bars, les restaurants et autres boîtes ou discothèques ont arrêté leur activité. Quels en ont été les effets ? L’analyste économique Constantin Rudnițchi offre une réponse : « Toutes les économies du monde ont rapporté, au deuxième trimestre, des pertes dramatiques, suivies par des redressements, on va dire, décents, le trimestre suivant. Mais, dans son ensemble, 2020 sera une année de baisse économique assez forte. Nous avons eu des programmes de soutien pour les économies, pour la population ou les salariés. C’est ainsi que beaucoup d’argent a été introduit sur le marché ; ce fut donc une année de l’argent en quantité et peu cher, parce qu’il y a eu, d’une part, ces mesures, et de l’autre, les programmes d’achats et les politiques menées par les banques centrales pour sauver le peu qui restait. Il est tout aussi vrai que cette année sera clôturée sur des dettes très importantes à l’échelle de l’économie mondiale. Il faut voir comment ces dettes seront remboursées à l’avenir. Ce fut une année de fluctuations des marchés financiers, d’industries qui ont frôlé la faillite pour avoir été tout simplement mises à l’arrêt ou par manque de clients. En même temps, certains services, secteurs économiques et compagnies ont progressé, comme ce fut le cas du secteur en ligne, qui a gagné énormément de terrain. Donc, je dirais que cette année a montré au monde qu’un autre modèle économique est nécessaire », a conclu l’analyste économique Constantin Rudnițchi.
Election présidentielle aux Etats-Unis
Au mois de mai, par exemple, la pandémie a mené à la disparition de non moins de 20 millions d’emplois, seulement aux Etats-Unis. Avec une administration en pleine campagne électorale et qui a semblé dépassée par la situation, l’Amérique a été frappée de plein fouet par la pandémie : du point de vue médical, économique, mais surtout du point de vue social. Amplifiés par la crise, les courants conspirationnistes, anarchistes ou négationnistes ont pris de l’essor, et ont été encouragés à cet effet du point de vue électoral, ce qui a mené à une profonde division du pays et à des élections parmi les plus tendues de l’histoire récente. L’élection s’est achevée par la victoire assez claire du démocrate Joe Biden, confirmée par le Collège électoral, mais cela n’a pas apporté pour autant la désescalade tant attendue. Et ce car le président sortant Donald Trump continue de contester la régularité du vote par le biais d’avocats et de représentants républicains. Des centaines de plaintes pour d’éventuelles fraudes ont été rejetées l’une après l’autre par la justice américaine comme non fondées, ce qui n’a apparemment pas convaincu tous les membres de l’administration Trump ni beaucoup de ses partisans en Amérique et dans le monde entier.
Maia Sandu — la première femme présidente à Chisinau
En Europe, tout près de la Roumanie, avait lieu une autre élection présidentielle. Dans la petite République de Moldova, idéologiquement et politiquement divisée entre l’Ouest et l’Est, la pro-occidentale Maia Sandu est devenue présidente, à la défaveur du pro-russe Igor Dodon, qu’elle a étonnamment réussi à remplacer au pouvoir. Un événement salué à la fois par Bucarest et par les grandes chancelleries de l’Union européenne et porteur d’espoir quant au parcours européen de ce pays.
Israël et ses relations avec les pays arabes
D’autres surprises agréables sont venues du Moyen-Orient où Israël a normalisé ses relations avec un certain nombre de pays arabes, avec une médiation américaine – un succès incontestable de l’administration Trump sortante. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc reprennent leurs contacts officiels et leurs relations diplomatiques avec l’Etat hébreu et rétablissent la coopération économique bilatérale. Ces annonces changent complètement les rapports politiques dans la région et isolent l’Iran — un des principaux ennemis d’Israël.
UE — budget pluriannuel et vaccin
Retour à l’Europe communautaire, marquée par la pandémie. Après moult discussions et tergiversations, le budget de l’Union pour la période 2021-2027 et les plans financiers de relance ont été approuvés par les États membres. Cela permet des investissements sans précédent dont la Roumanie pourrait bénéficier aussi si les politiciens de Bucarest travaillent sérieusement à cet effet. Commencée avec l’espoir que le nouveau virus ne se propagerait pas ici, puis qu’il ne s’agirait que d’une simple grippe, l’année 2020 s’achève par un autre : le vaccin salvateur. Approuvé et déjà utilisé dans plusieurs États sous différentes variantes, il donne à l’humanité l’espoir du retour à une vie normale, peut-être le plus grand souhait pour 2021. Avec la promesse qu’il sera fourni à tous, de manière équitable.
(Trad. : Ileana Ţăroi, Ligia)