Perspectives énergétiques roumano-serbes
La Roumanie et la Serbie ont signé un mémorandum pour construire un interconnecteur gazier entre les deux Etats. Quelles sont les perspectives de cette initiative énergétique?
Leyla Cheamil, 06.08.2024, 15:20
Le document a été signé lundi à la centrale hydraulique des Portes de fer (sur le Danube, à la frontière des deux Etats) par le ministre roumain de l’énergie, Sebastian Burduja, et le ministre de l’énergie et des mines de Serbie, Dubravka Dedovici Handadovici. Selon les deux responsables, tant la Roumanie que la Serbie s’engagent à tout faire pour que la construction proprement-dite du gazoduc commence l’année prochaine. L’investissement, qui devrait s’achever en 2028, constitue un pas majeur pour la consolidation de la sécurité énergétique des deux Etats et pour l’intégration régionale des marchés par la diversification des routes d’approvisionnement.
L’objectif : un prix plus bas pour le consommateur final
Aux dires du responsable de Bucarest, par cet investissement la Roumanie obtient des bénéfices pour tous ses citoyens : un marché plus compétitif, qui produira le prix le plus bas pour les consommateurs, la sécurité énergétique, l’intégration des systèmes énergétiques et la diversification des sources d’approvisionnement. Le projet reliera le système de transport du gaz naturel de Serbie au gazoduc BRUA de Roumanie.
« Nous avons marqué la signature de cet interconnecteur de gaz que nous appelons Arad-Mokrin. Il compte quelque 85 km, pour un coût estimatif de 80 millions d’euros. Pourquoi est-il important ? D’un côté pour la sécurité énergétique de la région, de la Roumanie et de la Serbie parce que si le nombre de routes de transport du gaz augmente, la sécurité énergétique est plus grande et de l’autre côté pour bénéficier d’un prix plus bas, un prix correct pour le consommateur final » le ministre roumain de l’énergie Sebastian Burduja.
La Roumanie, leader régional et fournisseur de stabilité
Sebastian Burduja a également précisé que la Roumanie se veut un leader régional dans le secteur énergétique et un fournisseur de stabilité géopolitique. « Ces éléments combinés, tout comme l’investissement proprement-dit dans l’infrastructure génèrent de la confiance et de la croissance économique, des emplois et le développement de toute la région », a également précisé le ministre roumain de l’énergie. Et à lui de préciser que la Roumanie affirme son statut de leader dans le secteur énergétique au niveau régional mettant à la disposition des pays voisins les ressources et les spécialistes dont elle dispose. C’est également dans ce contexte que le ministre Burduja a précisé que durant le premier trimestre de cette année, la Roumanie a assuré près de 30% de la production de gaz de toute l’UE. « Les plans de la compagnie nationale Romgaz sont toujours ambitieux : Neptune Deep, l’investissement de quatre milliards d’euros en mer Noire doublera la production de gaz roumain en 2027 » a souligné Sebastian Burduja.
Elliminer le charbon du mix énergétique
Parrallèlement, la Roumanie est à la recherche d’arguments techniques pour reporter la date butoir décidée avec l’exécutif européen pour fermer les capacités de production de l’énergie à base de charbon. Le ministre Sebastian Burduja a expliqué qu’il fallait davantage de temps pour passer à des sources énergétiques à base de gaz, étant donné que 15% de la production d’énergie du pays dépend toujours du charbon.