A la Une de la presse roumaine 25.06.2013
România Internațional, 25.06.2013, 14:55
En attendant de savoir avec certitude comment — et surtout pourquoi — l’accident qui a emporté la vie de 18 Roumains s’est produit, au Monténégro, la presse en ligne tourne et retourne le sujet sur tous ses côtés, chacun selon sa spécificité. Ainsi, Ziarul financiar a appris que la compagnie d’autocars à laquelle appartenait celui qui a causé la 2e plus grande tragédie roumaine sur la route avait un chiffre d’affaires de 1,3 millions d’euros. Tous ses papiers, ainsi que l’inspection technique du véhicule étaient en règle et ils n’avaient pas eu d’accident jusque là. Et de fustiger les ministres des Transports et respectivement du Tourisme. « Existez-vous ? se demande le journal, avant de poursuivre : « Le chaos du tourisme et des transports provoque des tragédies sur les routes ». Les deux ministres n’ont fait aucune déclaration. L’occasion de recueillir des propos surtout du secteur des transports, qui font état du fait que dans les transports de personnes, la moitié des affaires se font au noir ou sont dans la zone grise. Et qu’avant de passer l’attestation, les chauffeurs d’autocar ne suivent même pas les cours. Les autorités n’ont retenu aucun responsable pour cet accident.
Selon un passager, le chauffeur a voulu doubler sur un viaduc étroit où la vitesse était limitée à 50 km/h, et il en avait 90. En essayant d’éviter une voiture qui circulait dans le sens inverse, l’autocar a brisé le parapet et s’est abîmé dans le précipice. Les courtiers en assurances estiment des dédommagements record pour les victimes et leurs familles, lit-on encore dans Ziarul financiar. Un des chauffeurs de l’horreur était policier, et travaillait à la Police de Bucarest, apprend-on dans Adevărul. Il avait pris des jours de récupération, donc cette activité n’empiétait pas sur le fait d’être fonctionnaire public. « Nous avons un problème avec la somnolence des autorités dans de pareils cas », estime le journaliste Grigore Cartianu pour Adevărul.
Dans son éditorial — « Journée noire, montagne noire », Gândul est d’un autre avis, car le chef de la diplomatie s’est tout de suite rendu sur place pour coordonner la situation. Le journal salue la beauté de caractère du peuple monténégrin : « Discipline, coordination, décision et, par-dessus tout, humanité et force morale. Tout cela a limité les dimensions de la tragédie », opine l’éditorialiste de Gândul.
Une journée de deuil national a été décrétée pour la plus grande tragédie du tourisme roumain, lit-on dans România liberă. « Alors que les autorités de Podgorica ont été exemplaires, la cellule de crise de Ponta (le premier ministre) et de Corlăţean (le ministre des Affaires étrangères) a laissé les familles des victimes en crise », accuse Cotidianul, qui rapporte les propos d’une personne concernée. Le journal loue la « mobilisation impressionnante » des autorités monténégrines, faisant valoir que le premier ministre et le ministre de l’Intérieur se sont rendus à l’hôpital immédiatement, tandis que la Police et l’ambulance ont réagi promptement.
Le chauffeur a voulu éviter des enfants, fait valoir l’ambassadeur de Roumanie au Monténégro dans Jurnalul naţional. Le ministre de la Santé et celui des Affaires étrangères se sont rendus sur place, alors que les Monténégrins faisaient la queue pour donner du sang, a-t-il précisé. Le premier ministre roumain, lui, n’a pas été informé dans un délai raisonnable ; il a été laissé jouer au basket, l’exposant ainsi à toutes les critiques », commente Evenimentul zilei. Deux avions ont été affrétés par la Roumanie pour rapatrier les victimes ce mardi….