A la Une de la presse roumaine 04.03.2013
L’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen semble avoir pris un bon coup de frein et la série d’analyses de presse ou autres ne fait que commencer.
Brigitta Pana, 04.03.2013, 13:29
L’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen semble avoir pris un bon coup de frein et la série d’analyses de presse ou autres ne fait que commencer.
ROMANIA LIBERA informe sur la décision de l’Allemagne de bloquer l’examen de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace de libre circulation, au Conseil Justice et Affaires intérieures prévu se tenir les 7 et 8 mars, une décision que le ministre fédéral de l’Intérieur, Hans-Peter Friederich, vient pratiquement d’annoncer. Sa démarche avait été précédée par une autre, du gouvernement de Bucarest, qui avait fait savoir son intention de retirer l’adhésion à Schengen de ses priorités, en cas d’échec à Bruxelles. « Un pas spectaculaire qui isole la Roumanie de l’Europe », lance România Libera qui constate l’apparition d’une « nouvelle crise des palais », puisque l’approche de la présidence de la République est tout le contraire de celle gouvernementale sur le sujet.
Les problèmes sont à la fois constitutionnels (vu que les attributions du chef de l’Etat en matière de politique étrangère sont définies dans la Constitution) et de crédibilité extérieure, les positions divergentes adoptées par le président roumain et par son premier ministre ne pouvant pas passer inaperçues dans les chancelleries européennes, explique România Libera. « Pourquoi l’Allemagne ne veut pas de nous ? », s’interroge ADEVARUL, qui donne aussi une réponse.
L’Allemagne a rejoint la position des Pays-Bas mettant ensemble dernier rapport négatif sur la justice roumaine et entrée de la Roumanie dans Schengen. Alors que Berlin menace d’opposer son veto y compris à une adhésion en deux étapes (frontières aériennes et maritimes d’abord, frontières terrestres ensuite), Bucarest connaît « une guerre des déclarations » entre la présidence de la République, le gouvernement et le Ministère roumain des affaires étrangères, autour du maintien ou non de cette interminable adhésion parmi les priorités politiques.
ADEVARUL détaille également l’aspect économique de « ce que être ou ne pas être dans Schengen veut dire » : « un refus sera interprété comme un vote de blâme contre la Roumanie et contre la capacité du gouvernement de mener à bonne fin des réformes vitales dans le domaine de la justice et autres ». EVENIMENTUL ZILEI croit savoir qu’en prenant cette décision, le Cabinet de Bucarest pourrait, à l’avenir, ignorer les exigences de l’UE en matière de réforme de la justice « sous le prétexte d’une dignité nationale retrouvée », et en même temps « 1 milliard d’euros (le coût de la mise au niveau technique de la Roumanie en vue de l’entrée dans Schengen) risque de tomber à l’eau ».
Enfin, JURNALUL NATIONAL parle carrément de « la crise Schengen » ; sous le titre « Si vous ne voulez pas de nous, nous non plus ne voulons pas de vous », le quotidien précise que « le gouvernement de la Roumanie prend en compte d’enlever l’adhésion à Schengen de son agenda des priorités. » et souligne la conclusion plus qu’évidente : cette adhésion est à nouveau reportée.