A la Une de la presse roumaine 01.03.2013
La problématique du gaz de schiste en Roumanie met le cabinet de Bucarest en difficulté. Selon Romania libera, le ministre de l’économie, Varujan Vosganian a déclaré soutenir les activités d’exploration même si 24 heures auparavant, des milliers de personnes avaient protesté à Bârlad, dans l’est du pays précisément contre cette initiative.
Alex Diaconescu, 01.03.2013, 13:37
La problématique du gaz de schiste en Roumanie met le cabinet de Bucarest en difficulté. Selon Romania libera, le ministre de l’économie, Varujan Vosganian a déclaré soutenir les activités d’exploration même si 24 heures auparavant, des milliers de personnes avaient protesté à Bârlad, dans l’est du pays précisément contre cette initiative.
En effet, plus de 8 mille personnes dont des hommes politiques se sont rassemblés dans la ville de Bârlad, pour protester pour la troisième fois en un an contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste dans le compté de Vaslui. Cette année, la compagnie américaine Chevron envisage d’y démarrer les travaux de forage d’un puits d’exploration et d’effectuer des études sismiques dans le département de Constanta, sur la côte roumaine, lit-on dans Romania libera.
« La guerre du gaz de schiste a commencé à Bârlad », titre Evenimentul zilei, qui présente les techniques utilisées par la Russie pour miner l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste qui pourraient réduire la dépendance énergétique de la Roumanie et même de l’UE. C’est pourquoi Moscou serait à l’origine des révoltes contre le gaz de schiste finançant d’une manière plus ou moins directe les ONGs environnementalistes.
En effet, la technologie de fracturation hydraulique constitue la plus importante menace contre l’influence financière et politique qu’exerce la Russie en Europe, explique Evenimentul zilei. Le même journal rappelle qu’à Bucarest, le social-démocrate Victor Ponta, devenu premier ministre au printemps dernier suite à une motion de censure qui critiquait entre autres l’exploration des gaz de schiste, est à l’heure actuelle un des partisans de leur exploitation.
Romania libera s’occupe aussi de l’énergie verte et annonce que le cabinet de Bucarest souhaite modifier la législation concernant les certificats verts. Ainsi l’appui accordé aux producteurs d’énergies renouvelables devra baisser, puisque ces projets ne réussissent pas à produire des emplois et ne font qu’augmenter les factures des consommateurs, selon le ministre de tutelle, Constantin Nita. Celui-ci a déclaré que la Roumanie possédait le plus généreux schéma de compensation pour les producteurs d’énergie verte.
« Le gouvernement ne souhaite pas l’éliminer, mais seulement l’ajuster en fonction de l’industrie et de la consommation des Roumains », explique le responsable roumain cité par Romania libera.
Sur cette toile de fond l’énergie nucléaire revient dans l’actualité. Selon le journal en ligne Gandul.info, qui cite le même ministre Constantin Nita, le gouvernement roumain a reçu des offres de la part d’investisseurs intéressés à financer la construction des réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire de Cernavoda. Avec une capacité totale 1.400 de MW, les deux réacteurs exploités actuellement comptent pour 20% de la production d’énergie du pays.
Pourtant, les responsables des plus grandes sociétés du domaine énergétique de Roumanie s’avèrent moins optimistes au sujet du développement de ce projet évalué à environ 4 milliards d’euros, estiment les journalistes de Gandul.info. Et pour un investissement pareil il faut chercher l’argent ailleurs.