Les études sociologiques montrent que les Roumains restent fidèles aux partenariats avec les grandes démocraties occidentales et sont réticents à l’égard de la Russie.
Si les Roumains changent, parfois radicalement, d'options en matière de politique interne d'un cycle électoral à un autre, leurs choix de politique étrangère sont beaucoup plus stables. Ainsi, l'opinion publique roumaine reste fortement attachée aux alliances et partenariats avec les principaux promoteurs des valeurs démocratiques en Europe et dans le monde. Trois quarts des Roumains considèrent que les Etats-Unis devraient rester le principal partenaire stratégique de leur pays, indique un sondage réalisé ce mois-ci, par le Groupe d'études socio-comportementales Avangarde, avec un taux d'erreur de 3,2%. L'Amérique est suivie par trois démocraties occidentales, partenaires au sein de l'Union européenne et alliées au sein de l'OTAN : l'Allemagne est choisie par 45% des personnes interrogées, la France par 29% et le Royaume Uni par 16%. Plus d'un tiers des sondés, 37%, aimeraient que la Roumanie ait des relations plus étroites avec les Etats-Unis, 25% avec l'Allemagne et 11% avec la France.
L'étude sociologique montre également que, de l'avis de près de 60% des Roumains, le bouclier antimissile américain de Deveselu (sud de la Roumanie) est bon pour le pays, alors que seulement 20% pensent le contraire. En ce qui concerne la présence militaire étrangère en Roumanie, 33% des sondés pensent que l'OTAN devrait augmenter les effectifs déployés sur place, plus de la moitié d'entre eux trouvent que les chiffres actuels ne doivent pas changer, tandis que 14% affirment que le nombre de militaires alliés devrait baisser. Selon le même sondage réalisé par le Groupe d'études socio-comportementales Avangarde, bien que 47% des personnes interrogées se disent favorables à une amélioration des relations entre Bucarest et Moscou, 24% d'entre elles affirment que la Roumanie devrait prendre encore de la distance vis-à-vis de la Russie, et 31% désignent ce pays comme le plus grand ennemi extérieur de la Roumanie.
Les analystes expliquent cette idiosyncrasie qui perdure par des raisons historiques et actuelles. D'un côté, il y a le trésor roumain évacué vers la Russie des tsars, alliée de l'Etat roumain pendant la première guerre mondiale. Ce trésor n'a jamais été restitué par les régimes politiques qui se sont succédé à Moscou ; il y a aussi l'annexion des territoires roumains orientaux par l'URSS, suite à un ultimatum en 1940, et l'installation de la dictature communiste à Bucarest, par les troupes soviétiques en 1945. D'autre part, les Roumains sont inquiets de la rhétorique belliqueuse et de l'appétit territorial ravivé de la Russie. L'étude sociologique fait savoir que 87% des sondés veulent que le nouvel ambassadeur américain à Bucarest continue à soutenir la lutte contre la corruption de la classe politique déclenchée par la Direction nationale anti-corruption.
« Les Roumains se concentrent sur la corruption de l'acteur politique et la combattre reste le thème principal de l'agenda public des citoyens. Le soutien américain est bien vu par les Roumains », conclut le sociologue Marius Pieleanu, directeur du groupe d'études qui a réalisé le sondage. (Trad. : Ileana Ţăroi)
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