La loi des salaires unitaires suscite des controverses / La politique monétaire en Roumanie et les prévisions économiques / Bilan 2017 du Parquet antimafia de Roumanie / La justice roumaine débattue à Strasbourg
La loi des salaires unitaires suscite des controverses
La loi des salaries unitaires et le transfert des contributions sociales de l’employé vers l’employeur suscite le mécontentement de plusieurs catégories de personnels. Les syndicats dénoncent la baisse significative des revenus dans plusieurs secteurs d’activité. Selon la ministre de l’Emploi, Lia Olguţa Vasilescu, le but de cette loi, adoptée l’année dernière, est d’équilibrer le système des salaires, vu les dysfonctionnements majeurs existants, en ce sens que pour les mêmes fonctions et attributions, les fonctionnaires touchaient des traitements différents. Elle a précisé que la loi en question respectait un principe fondamental au niveau européen, à savoir ’’à travail égal, salaire égal’’ et qu’il avait fallu plafonner les bonus, car dans bien des cas ils dépassaient le salaire de base. Le gouvernement roumain a adopté jeudi, par décret d’urgence, une série de mesures pour maintenir, au moins au niveau du mois de décembre 2017, le salaire mensuel net pour les employés du secteur des technologies de l’information et de la communication, de la recherche et de l’innovation, pour les travailleurs saisonniers et ceux à temps partiel, ainsi que pour les salariés à handicap grave.
Suite à ces modifications, le PNL, principale formation politique d’opposition en Roumanie, a décidé de déposer une motion simple de censure contre la ministre du Travail. Les libéraux critiquent aussi le transfert des charges sociales, précisant que cette mesure a bouleversé davantage le système des salaires. De l’avis du président de l’Association des hommes d’affaires de Roumanie, Florin Pogonaru, les mesures économiques mises en place en 2017 sont dépourvues de logique. Florin Pogonaru: "S’il fallait caractériser l’année en cours, je dirais que 2018 sera l’année de la vengeance du populisme. En 2017, on a assisté à une série de mesures populistes. Peut-être qu’elles ont été démarrées un peu trop tôt, car d’habitude elles apparaissent avant les élections. Ce que l’on constate maintenant, à savoir que les salaires baissent au lieu de croître, est une forme de vengeance du populisme. Le populisme n’est pas logique. Il est dévastateur dans les deux sens, aussi bien quand il augmente que lorsqu’il se venge", a conclu Florin Pogonaru.
La politique monétaire en Roumanie et les prévisions économiques
La croissance économique de la Roumanie va ralentir, devant se situer à 4,5% en 2018 et à 4% l’année prochaine, estime la Commission européenne dans ses Prévisions économiques intermédiaires, rendues publiques ce mercredi. Ses estimations sont similaires à celles de la Banque mondiale. En ce qui la concerne, la Commission nationale des pronostics a révisé à la hausse, à 6,1%, ses prévisions concernant le PIB de la Roumanie pour l'année en cours.
Par ailleurs, dans son étude publiée mercredi, la Commission européenne constate aussi que la situation sur le marché de l’emploi s’est améliorée, le taux de chômage ayant atteint son plus bas niveau jamais enregistré ces deux décennies et que le salaire moyen net a augmenté de 13 % en termes réels. Néanmoins, la Commission avertit que, depuis la seconde partie de 2017, l’inflation suit une courbe ascendante, en raison de la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Toujours mercredi, le Conseil, d’Administration de la Banque centrale de Roumanie a décidé de majorer de 0, 25 points son taux directeur, qui passe ainsi à 2,25% par an. La Banque centrale a également décidé de maintenir les niveaux actuels des taux des réserves minimales obligatoires applicables aux passifs en monnaie nationale et en devises étrangères des institutions de crédit. Le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, estime que suite à cette décision les crédits en lei seront plus chers.
Bilan 2017 du Parquet antimafia de Roumanie
A Bucarest, la Direction d’investigation des infractions liées au crime organisé et au terrorisme révèle dans son rapport d’activité 2017 que la radicalisation islamiste en Roumanie compte parmi les risques majeurs. Ce phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années, précisent les procureurs du Parquet national antiterroriste, qui soulignent la nécessité d’une mise à jour de la législation dans les domaines de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. Ils précisent cependant que la Roumanie n’a pas été confrontée en 2017 à une menace terroriste concrète et importante. Par ailleurs, les procureurs antimafia ont annoncé la saisie de plus de 2.000 kilos de drogues en 2017, le stupéfiant le plus trafiqué ayant été le cannabis, provenant d’Espagne et des Pays Bas et introduit dans le pays par voie routière. Pour ce qui est du trafic transfrontalier de stupéfiants, la Roumanie continue d’être plutôt un pays de transit, situé sur « la route des Balkans », notamment pour le transport de drogues telles l’héroïne, la cocaïne et l’ecstasy.
La justice roumaine débattue à Strasbourg
A Strasbourg, le plénum du Parlement Européen a débattu mercredi de la situation de l'Etat de droit et de la réforme du système judiciaire en Roumanie. Ce débat, programmé depuis le 18 janvier, faisait suite aux modifications opérées sur les lois de la Justice en fin d'année par la coalition Parti Social-Démocrate (PSD) - Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) ; ces modifications ont été vivement critiquées par les associations des magistrats, par l'opposition politique et par l'UE elle-même. La commissaire européenne à la Justice, Věra Jourová, a réitéré l’appel adressé par la Commission européenne au Parlement de Bucarest à ouvrir un débat et à dégager un consensus sur les modifications apportées aux lois de la Justice. « La Commission partage les préoccupations des milliers de Roumains qui sont descendus dans la rue pour protester contre cette réforme », a déclaré Věra Jourová, devant le Parlement européen. Pour sa part, le ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader, s’est rendu à Strasbourg pour discuter de ce sujet avec le premier vice-président de la Commission Européenne, Frans Timmermans, et avec des membres du Groupe des socialistes européens. Après ces débats, le ministre roumain a conclu que l'UE n'avait pas été correctement informée au sujet des lois de la Justice de Roumanie.
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