Le nom du futur maire de la capitale moldave, Chişinău, ne sera connu que lors du second tour de scrutin des élections locales anticipées
Organisé dimanche, le premier tour des élections municipales partielles en République de Moldova est, selon les analystes, un test dans la perspective des futures élections parlementaires de l'automne prochain. L'enjeu? La direction des cinq mairies rurales et surtout les fauteuils de maire des deux villes les plus importantes de la République - Chisinau, la capitale et Bălţi, dans le nord du pays. Ces fauteuils sont restés vacants après que leurs édiles élus en juin 2015 - le libéral pro-européen Dorin Chirtoaca, à Chisinau et le populiste philo russe, Renato Usatîi, à Balti, eurent démissionné suite à leur mise en examen dans des dossiers pénaux montés, selon eux, de toutes pièces.
A Bălţi, ville à population majoritairement russophone, le scrutin de dimanche a débouché sur la victoire avec 60% des voix du philo russe Nicolai Grigorisîn, issu, de même qu'Usatîi, de la formation "Notre parti" soupçonnée d'être financée par Moscou. En revanche, dans la capitale, Chisinau, où vit un tiers de la population moldave et qui contribue de moitié au PIB du pays, le nouvel édile ne sera connu que dans deux semaines, lors d'un deuxième tour de scrutin.
Les candidats restés en lice sont le socialiste Ion Ceban, proche du président philo russe Igor Dodon, qui a remporté 40% des suffrages, et le pro-européen Andrei Năstase, leader de la Plate-forme « Dignité et Vérité », soutenu par l'ancienne candidate à la présidence Maia Sandu, avec 32% des suffrages. Avec seulement 18% des voix, l'indépendante Silvia Radu, maire par intérim de Chişinău après le départ de Chirtoacă et épaulée par le Parti démocrate, au pouvoir, est arrivée en troisième position.
Plus que le score obtenu par les candidats, c'est la faible présence aux urnes qui a fait la surprise. Seulement 35% des électeurs ont voté, un pourcentage que les commentateurs expliquent par le fait que les édiles élus lors du scrutin partiel de dimanche ne seront en fonction qu'une année tout au plus, jusqu'aux élections locales de 2019.Les organisations sélectionnées pour surveiller le scrutin ont dénoncé des erreurs dans les listes électorales, la présence de personnes non autorisées à l'intérieur et près des bureaux de vote ou encore des cas de transport organisé des électeurs.
Organisé dans les deux villes les plus importantes de la République de Moldova, voisine de la Roumanie, le scrutin du 20 mai se veut une sorte de préambule aux élections parlementaires prévues en fin d'année, affirme l'analyste politique Igor Munteanu, cité par les correspondants de Radio Roumanie. Un point de vue partagé également par l'expert Ion Tăbîrţă, qui déplore la dispersion des voix au sein de l'électorat de la droite pro-européenne. Une situation à laquelle le second tour de scrutin pourrait remédier, justement sous la pression des électeurs. Les options pro-européennes sont nettement majoritaires à Chisinau, une ville jamais dirigée par un maire russophile et dont plus de 50% de la population s'est prononcée récemment en faveur d'une union avec la Roumanie. Du coup, disent les commentateurs, on ne serait pas surpris si Andrei Năstase bénéficiait du soutien de la droite réunie lors du second tour de scrutin. (trad. Ioana Stancescu)
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